Tadaima!!! 'De retour!!!'
あああ お帰りなさい !!! [Aaaaaaa o-kaerinasai !!!!]
Bon, après une trop longue absence, je reprends enfin mes tribulations nippones...
あああ お帰りなさい !!! [Aaaaaaa o-kaerinasai !!!!]
Bon, après une trop longue absence, je reprends enfin mes tribulations nippones...
Il
est une chose toujours surprenante pour moi, c'est de noter la
propention des Japonais à porter allègrement des chaussettes avec des
sandales. Si si!!! C'est d'un goût douteux me direz-vous?... Oui mais
c'est sans connaitre les 足袋 -tabi- des 'chaussettes' qui se boutonnent
juste derrière la cheville, et qui séparent le gros orteil du reste des
doigts du pied. Elles font parties intégrante de la tenue
traditionnelle, elles finalisent l'allure, apportent une touche
particulière, otent au regard et protègent la peau exposée dans les
zôri ou geta...
Traditionnellement blanche et en coton, on en
trouve aujourd'hui de toute les couleurs, et même en France dans un
magasin de chaussettes spécialisé vous avez toute chance de trouver des
chaussettes inspirées des tabi: un moyen sûr de faire sensation en
quittant vos chaussures! Rires
Et plus surprenant encore ce sont les Jika-tabi,
des chausses un peu plus hautes avec une semelle en caoutchou,
qu'utilisent encore aujourd'hui les tireurs de pousse-pousse, les
ouvriers du bâtiments etc.
Jika-tabi
Et j'avoue que j'ai exulté en tombant par hasard sur Ikitabi,
une ligne de jika-tabi lancée par la styliste Chikako Inoue (Hanae
Mori), totalement avant-gardiste, qui nous propose de porter des
jika-tabi comme un accessoire mode haut-de-game, telle LA touche
japonaise visionnaire du prêt-à-porter de demain.
Et la découverte d'une boutique qui distribue sa ligne dans ma ville a
déclenché chez moi un soudaine pulsion acheteuse... !!!
Alors demain sera-t-il tabi ou pas?
C'est en passant la semaine dernière par L'Analphabète,
ma librairie préférée, que j'ai découvert -par un conseil avisé-
Death
Note デス ノート
un manga prometteur dont le deuxième volume est très très
attendu pour début février!!!
Scénariste: Tsugumi Ôba
Dessins: Takeshi Obata (Hikaru no go)
13 volumes
Kana éditions
Prometteur? Mais qu'est-ce que je raconte!!!! C'est encore mieux: un manga en 13 volumes clos (terminés au Japon), qui connait un succès fulgurant et pour cause!
Je découvre l'histoire d'un premier de la classe de 17 ans, Light* Yagami 月 矢神 , qui découvre le Death Note (un simple carnet en apparence) au sol, abandonné par un Shinigami 死神 , Dieu de la Mort, qui s'ennuyait ferme.
Riuk, Dieu de la Mort (effrayant hein, mais sa laideur est néammoins touchante, si si! ) Il va accompagner Light en tant que porteur du Death Note.
Son objectif est l'amusement.
"人間 わ 面白いさ・・・ " [que les humains sont étonnants...] est sa rangaine.
Ce carnet possède donc un terrible
pouvoir: si l'on inscrit le nom d'une personne à l'intérieur, cette
personne meurt dans les 40 secondes...
Et Light découvre là l'occasion de 'nettoyer' le monde de tous les êtres malfaisants...Il s'arroge le droit de purifier le Monde: je vous laisse imaginer le dérive que cela implique.
Il
travaille tellement bien à ce monde nouveau, que les morts -nombreuses-
de malfrats inquiètent Interpol qui va mener l'enquête, avec l'aide du
mystérieus L. dont on ne connait ni l'identité ni le visage.
Light malgré sa naïve bonne intention de départ, devient un véritable criminel, et sera surnommé Kira -prononciation japonaise de Killer- par ses pourchasseurs et ses adorateurs.
Le dessin est particulièrement bien
léché, mmmmh on plonge avec facilité dans cette histoire, dans
l'attente de la redoutable suite...
Suspense!!!! Suspense!!!!
Justice, Pouvoir, Peine de mort ... les thèmes soulevés ne sont pas simples, surtout si on veut bien se souvenir que le Japon pratique encore la peine capitale.
Il a été adapté en une animation -37 épisodes- très réussie selon les critiques, inédite en France pour l'instant.
Vivement la sortie du volume 2 !!!!
* Nota: le kanji de Light signifiant 'lune, mois' mais interprêté à l'anglaise, il se prononce 'raito', ce qui peut se confondre avec 'right' : les 'R' et les 'L' étant phonétiquement confondus en japonais... un jeu de mot pas anodin à creuser, vous me direz mh?
Egalement le Site Officiel du film sorti dans les salles japonaises le 3 Novembre 2006.
J'étais un peu lost in translation lors de la découverte -pas des moindres- du photographe Michaël Kenna! Dans le Air France magasine, au gros titre 'Japon poétique'.
Ah bon??? (cri de guerre) "Poussez-vous, laissez moi lire !!!!" mmmmh et voir ...
Allez je n'aime pas trop faire ça, mais là je vais vous citer l'article en question, les mots sonnent justes, je ne trouverai pas mieux ce soir...ni demain ...
"Le Japon de Michaël Kenna flotte entre noir et blanc, dans une subtile gamme de gris, oscille entre jour et nuit, aubes laiteuses, brumes ouatées, crépuscules doux et denses. Entre l'eau et la terre, les frontières sont abolies. Et si aucune silhouette n'apparait dans le cadre, la présence de l'homme y est inscrite, à travers un ponton qui s'avance qui s'avance sur la mer ou un torii, donnant accès à un temple shinto. [...] Ce qu'il montre du Japon, c'est ce qu'il éprouve. Il transcrit une palette de sensations et de sentiments. [...]" Air France Magasine n°117 janvier 2007
Torii, Shosanbetsu, Hokkaido
Michaël Kenna
Japon 2004
Un matin brumeux, Lac Shikotsu, Hokkaido
Michaël Kenna
Japon 2004
夢ですか
Est-ce un rêve?
"Selon moi, c’est dans la quête de soi que l’on parvient à exister. Il en résulte aussi une quête d’intérêt dans tous nos actes. Je ne sais pas si on peut parler d’obsession, mais il est évident que mes films sont imprégnés de ma propre vision de la vie" Satoshi Kon
Paprika, Japon, 2006
de Satoshi Kon
réalisateur de Perfect Blue; Tokyo Godfathers
Paprika d'après le roman de Yasutaka Tsutsui
en ce moment dans les salles !!!!
Courez-y!
Selection Officielle du festival de Venise 2006
Paprika est
le pseudo qu'utilise une scientifique lorsqu'elle s'aventure dans le
monde des rêves, afin de résoudre la disparition d'une machine capable
de s'introduire dans nos rêves, pour sonder nos pensées...et notre
inconscient...
Frontière...imaginaire...onirisme... des thèmes chers à Kon-先生 qui nous promet une intrigue dont on se souviendra longtemps.
C'est demain que je cours le voir!!!!
Et vous alors?
書道 shodô
calligraphie ...
ou la 'voie de l'écriture'
C'est ce que l'association Antipodes
(loi 1901 dont le siège se trouve en Avignon 84), se propose de vous
faire découvrir : un atelier d'initiation à la calligraphie japonaise
avec Hana-さん , les samedi 13 et 20 janvier 2007.
Pour plus de renseignements veuillez contacter l'adresse mail suivante: yrouq@club-internet.fr
Frotter
la pierre d'encre avec de l'eau, jusqu'à consistance de peinture...
Etirer son papier, le dérouler ce qu'il faut, tremper son pinceau 筆
-hude- et laisser courir sa pensée ... d'un seul trait. Enfin
respirer...
Voyager au Japon et prendre un des trains grande vitesse, c'est un bonheur!
新幹線 'shin-kan-sen' soit 'nouvelle ligne principale' désignait au départ les nouvelles lignes construites pour porter ces trains. Aujourd'hui cela désigne le train, on prends le 'shinkansen'.
La série '0' a été la première au monde en 1964 à rouler à une folle vitesse!!! C'est avec un brin de nostalgie que j'ai appris que ses rames et sa locomotive -au nez hérité d'un avion DC8- seront retirées d'ici fin 2006...
Ce que j'adore, entre autre, ce sont les noms donnés aux rames... Kodama 'écho' ...Hikari 'éclair', Nozomi 'espoir' la rame la plus rapide aussi.
Le Shinkansen est d'une ponctualité
impressionnante! Sur un quai de
gare, ils défilent sous les haut-parleurs et les sifflets des agents
aux gants blancs qui régissent le ballet incessant des départs et des
arrivées. A 3 minutes près, ce n'est pas le même train, et c'est comme
ça que je me suis retrouvée dans le Nozomi qui se rendait à Osaka...
L'intérieur est très spacieux et confortable, même sur les 2èmes
classes!!! Le petit plus est un service boissons et repas qui circule
aimablement... et régulièrement. Selon la ligne, on peut choisir un
o-bentô (boîte-repas) de spécialité régionale. Mais on peut aussi se
laisser tenter par un crieur de 'bentô' sur le quai avant de monter. En
général, c'est assez bon, et on découvre des particularités régionales:
anguille grillée, nouilles, tofu, langue de boeuf, sushi etc...
Espoir ...
Voilà un Nozomi à quai ou en prise de vitesse... ça me laisse rêveuse... pas vous?
行きましょうか ?
Aller lire aussi le site de Japan Rail (en anglais).
Voilà
longtemps, alors que je lisais un magasine spécialisé de 着物 -kimono- je
m'interrogeais sur certaines positions de pieds ... et de jambes. Voyez
par vous-même la légère torsion vers l'intérieur de la posture des
pieds ...
Les pieds en dedans appelés 'Uchimata' : une position enfantine paradoxalement considérée comme la quintessence de l'élégance féminine.
美しい キモノ -2000-
J'associais d'abord le 'uchimata' au
port du kimono, car en effet la tradition a sublimé cette posture qui
mettait en valeur le vêtement, mais cela s'avére en réalité être bien
moins anodin. Le haut du corps au Japon est censé être une
'représentation formelle':
le buste plutôt rigide, et le visage souriant qui ne trahit pas ses
émotions. Le bas du corps en contre-partie devient porteur
d'expressions : il est très intéressant d'étudier les postures, tel un
véritable
langage. D'ailleurs il existe de nombreux mots pour désigner les
postures des membres inférieurs.
Jeune maiko quittant un salon de thé à Kyoto
L'uchimata évoque une fragilité, une forme de vulnérabilité qui rend la femme japonaise 'séduisante' et 'séductrice' .
面白いですか
春樹 村上
Haruki Murakami
est mon auteur japonais indétrôné depuis quelques années... Il y a
tant à dire sur cet auteur, son écriture: et à lire aussi!!!!!
Son
style est pur sans être minimaliste, en fait le mot exact est
limpide...oui c'est cela limpide. Il met en écriture des personnages à
la fois intime et distants.
"Les
romans d'Haruki Murakami, dans la grande tradition de la poésie
classique japonaise, sont imprégnés par ce sentiment de la vacuité qui
naît d'une vision nostalgique" : le Mono no aware que l'on peut traduire par 'poignante mélancolie des choses'.
C'est
une expression utilisée depuis la période de Heian pour désigner par
exemple la vue des feuilles qui tombent en silence ou d'une personne
chère qui disparaît au détour d'un chemin. C'est un terme plus adapté
habituellement à la poésie traditionnelle japonaise, mais qui définit
particulièrement bien certaines émotions que Murakami nous distille, un
mot après l'autre dans cette retenue des émotions ,toute japonaise, une
retenue auréolée parfois d'un érotisme discret mais présent.
Murakami
nous distille tel un venin une douceur douloureuse, il nous fait frôler
la saveur de l'abandon et du manque cruel de l'autre... Le fait en plus
que ce soit un homme qui écrive m'avait bouleversé .... Le plus poignant est Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil ... mon préféré. Il
y met en relief la frontière entre le rêve de l'inaccessible et la
cruelle réalité du temps qui passe, entre le paraître et
l'être(récurence au Japon y compris dans sa grammaire), entre
son écriture déconcertante de facilité et la richesse enveloppante des
émotions ...
Avec Murakami, il suffit d'un souffle d'air pour
basculer dans un univers onirique où ses personnages vont puiser la
force de se lier au réel, des voies sans issues dont on revient
pourtant.
Kafka sur le rivage
vient d'être publié, c'est un récit initiatique, il y laisse libre
court à toute l'amplitude de son univers fantastique et onirique: Kafka
où les méandres du temps, le poids de l'absence, la prison de la
destinée...
Les amants du Spoutnik... "un
triangle amoureux où chaque amant est un satellite qui gravite autour
de l'orbite de la solitude, avant de basculer dans un univers
fantastique"
C'est de celui-ci dont j'ai décidé de vous faire partager un extrait.
"C'est ainsi que nous poursuivons nos existences, chacun de notre côté. Si profondément fatale que soit la perte, si essentiel que soit ce que la vie nous arrache des mains, nous sommes capables de continuer à vivre, en silence [..] Etendant la main pour tirer vers nous la quantité de temps qui nous est allouée, nous sommes capables de la laisser filer en arrière plan sans rien faire..."
Découvrir le 'Butoh', avec 山海塾 'Sankai Juku', la troupe de Amagatsu Ushio, qui est une familière du festival d'Avignon, et que l'on retrouve prochainement à Vaison-Danse!
Le Butoh
est un art vivant, terriblement difficile à définir, tant l'on quitte
la rationalité pour entrer dans le mouvement. Un mouvement qui
pulvérise le passé et engendre le présent. On l'appelle aussi la 'Danse des ténèbres', car elle prend forme et corps dans les tripes éparses de la deuxième guerre mondiale. Danse abstraite, métaphorique étonnante qui s'exprime dans un langage organique, et la transformation de la chair.
Assister à un performance de Butoh est un bouleversement. Quelque chose d'effrayant. Une expérience sans nul doute.
Voulez-vous ressentir 'butoh' ?